Love, Simon – Becky Albertalli

Moi, Simon, 16 ans, Homo Sapiens est un livre paru en 2015 pourtant il m’a fallu attendre l’année dernière, voir le film à succès, pour m’aventurer dans cette histoire. Il avait fait un gros « boum » sur Instagram ce qui m’avait un peu dégoûté de le lire. J’en ai profité en le voyant à la médiathèque pour découvrir l’histoire que j’avais tant aimé au travers du film : Love, Simon. Je suis contente d’avoir donné sa chance à cette petite lecture jeunesse que j’ai vraiment adoré.

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I N F O R M A T I O N S
LOVE, SIMON –  BECKY ALBERTALLI
2018
ÉDITEUR : HACHETTE
NOMBRE DE PAGES : 320
GENRE : ROMAN JEUNESSE
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★★★★,5

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Simon Spier, 16 ans, est gay. Personne n’est au courant. Les seuls moments où il est vraiment lui-même, c’est bien à l’abri derrière l’écran de son ordinateur. C’est sur un chat qu’il a « rencontré » Blue. Il ne sait pas grand-chose de lui. Simplement : 1/ Ils fréquentent le même lycée. 2/ Blue est irrésistible. 3/ Il l’apprécie énormément. (Pour être tout à fait honnête, Simon commence même à être un peu accro.) Simon commet alors une erreur monumentale : il oublie de fermer sa session sur l’ordi du lycée. Résultat ? Martin, un de ses camarades de classe, sait désormais que Simon est gay. Soit Simon lui arrange un coup avec sa meilleure amie, soit Martin révèle son secret à la terre entière. Problème réglé ? Pas si sûr… 

Chose assez rare mais avec un peu de recul : je préfère le film au roman. Attention, ce constat n’enlève rien au charme du récit, j’ai beaucoup apprécié découvrir l’histoire « originale », les personnages, mais il est vrai que je trouve le film tellement bien réalisé et surtout prenant. Pourtant, lire ce roman ne m’a pas déplu et, au contraire, j’avais dû mal à arrêter ma lecture, notamment la fin du livre qui nous apporte des moments « inédits » et  » bonus », ce qui a fait totalement chavirer mon cœur, je le dis ! Simon est un personnage attachant qui nous embarque dans son échange « épistolaire » – à l’heure du numérique- avec un certain Blue : qui est ce mystérieux interlocuteur ? Au fil de notre lecture, on accompagne Simon dans sa quête de ce fameux garçon et on se met, il faut le dire, à soupçonner tout le monde. Même si j’ai vu le film avant ma lecture, j’ai été quand même prise dans ce jeu, cette mini enquête pour découvrir la « vérité ». Et très rapidement, on est surpris de ressentir les mêmes choses que Simon : la déception quand on arrive si près du but, la colère, l’exaspération… D’une certaine façon, l’auteure parvient à nous faire sentir proche de Simon (et des autres personnages par ailleurs) car elle écrit sur un sujet universel : l’amour. Et l’histoire d’amour de Simon me fait absolument rêver, j’en suis même jalouse !

Vous avez donc compris que Simon est gay : personne ne le sait, il n’a pas fait son coming out mais une petite erreur d’inattention amène un camarade de son lycée, Martin, a lui faire du chantage. Martin craque désespéramment sur Abby, une amie de Simon, et se dit qu’en passant par Simon, il a toutes ses chances. Le problème est que Simon s’en fiche (d’une certaine manière) du regard des autres cependant il y a BlueBlue et la peur de le perdre, Blue et le cœur de Simon qui ressent tout un tas de choses pour lui. Simon, pour protéger Blue, accepte le chantage et commence alors une série d’aventures pour l’adolescent. Très rapidement, Simon se retrouve « embarqué » dans une affaire qui le dépasse : sentiments amoureux qui commencent à prendre forme envers Blue, Martin qui fait pression, le stresse des répétitions du théâtre… Jusqu’à ce que tout « explose » finalement. Simon voit son coming out être affiché partout sur le réseau social du lycée : retour brusque à la réalité.

Love, Simon est un roman absolument « mordant » car il traite d’un sujet sensible, pas forcément évident. C’est un roman d’amour, certes, mais c’est un également un roman d’amitié, d’acceptation de soi, avec cette note d’espoir qui fait du bien. Becky Albertalli a su mettre les mots là où ce n’est pas évident et réussit également à créer une atmosphère tendue et mystérieuse autour de l’identité de Blue. Au fil des pages, Simon enquête, et divers indices sont semés mais encore faut-il réussir à les décrypter. On suit en direct les échanges de mails entre les deux garçons et cela amène parfois à des sourires, des rires, des frissons ! Simon et Blue sont tout simplement… adorables ? Carrément ! Becky Albertalli a également su retranscrire, entre deux moments de rire, des questions assez correctes : pourquoi seuls les homosexuels devraient faire leur coming out, finalement ?


Tu ne trouves pas que tout le monde devrait en passer par le coming-out ? Pourquoi l’hétérosexualité serait-elle la norme ? Chacun devrait déclarer son orientation, quelle qu’elle soit, et ça devrait être aussi gênant pour tout le monde, hétéros, gays, bisexuels ou autres. Je dis ça je dis rien.

Cette citation m’a réellement interpellé et je me trouve à l’approuver. Petit bonus : la manière dont cette scène a été retranscrite à l’écran est une pure merveille : tant par le jeu d’acteur que par ce moment de génie : tout le monde devrait se mettre « à nu » et vivre ce moment gênant. Becky Albertalli nous montre à quel point cela peut devenir comme un « fardeau » : en sachant qu’une personne est gay ou lesbienne, le monde ne semble attendre d’être que son coming out, au point de ne plus la résumer qu’à ceci. Il y a tout ce message qui est caché, qui prend sens et qui fait du bien. Je trouve également qu’il y a une « prévention » qui est faite et qui dénonce le harcèlement, et notamment le harcèlement numérique. Cet aspect là, on le retrouve tant dans l’adaptation cinématographique que dans le roman. C’est important, à mon sens, d’en parler et de ne pas laisser ces sujets dans l’ombre : au contraire, le faire par le biais de la littérature leur donne une voix, une importance. Même si, en y repensant, le thème de la persécution, des moqueries est plus traité, plus mis en avant dans le film, encore une fois.

L’auteur n’écrit pas seulement pour écrire une histoire d’amour, en parallèle à cette trame, il y a tout un travail de recherche, d’acceptation de soi-même et surtout du regard des autres, au travers de ce livre. Même si on a envie de faire une tête au carré de Martin, pendant tout le long du roman (il faut se le dire), il n’en reste pas moins paradoxal que de constater que Martin amène un petit plus à l’histoire et que sans lui, le roman n’aurait pas été pareil. Cet argument peut s’appliquer à chaque personnage du roman qui, à mon avis, est un gros atout pour cette lecture. Ils apportent tous quelque chose et j’ai pu m’identifier à certains d’entres eux : ils se complètent, apportent leur lot de folies, de déceptions, de rêves… Mais à chaque page, on a une belle dose d’amour, d’amitié, de rencontre, de moments : j’ai eu l’impression d’appartenir à cette petite bande, le temps de ma lecture. Il y a comme cette aura de sécurité qui nous « engloutit » durant notre lecture et je l’avoue : qu’est-ce que ça fait du bien. Puis, le fait d’être aux premières loges de la romance entre Blue et Simon… On y assiste en avant-première, on est un peu comme des « indiscrets » puisqu’on a accès à leurs échanges, et jamais leurs échanges ne deviennent trop mielleux, ou « cul-cul », il y a toujours un dosage parfait dans tous les ingrédients que l’auteure met dans ce roman.

J’ai dis avoir préféré le film mais finalement, je pense que cela ne se joue pas à grand chose. Le film prend quand même quelques libertés scénaristiques, c’est normal me direz-vous, mais en même temps il reste fidèle à la trame du livre. Il y a des scènes du livre qui manquent grandement au film mais on ne peut pas tout avoir. J’ai particulièrement adoré comment le film a joué sur l’ambiguïté, le mystère de l’identité de Blue, en changeant son visage à chaque nouveau suspect.

E N B R E F : Love, Simon est un roman rythmé, doux, relatant, à la fois, une histoire d’amour, une histoire d’amitié, une histoire d’acceptation de soi. La plume de Becky Albertalli est légère, « fraîche » et dans un style assez « jeune ». J’ai adoré passé ce moment avec Abby, Leah, Simon, Martin, Bram… J’ai adoré rencontré cette petite bande, que je n’ai pas totalement quitté puisque je suis en pleine lecture de la suite : Leah à contretemps.

Merci pour votre lecture et prenez bien soin de vous.

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