Le Faiseur de rêves – Laini Taylor

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C’était assez drôle de voir que je balayais les questions et affirmations comme : « Mais voyons, tu dois absolument le lire », « Comment ça tu n’as pas lu Le Faiseur de rêves ? », « Tu vas tomber sous le charme de Lazlo… » d’un revers de main assez désinvolte. Je ne voulais pas y croire quand on me parlait de ce bouquin mais décidément, je me suis bien plantée. J’avais un peu peur d’être déçue après tout le succès qu’il avait rencontré sur les réseaux et autour de moi… Ce fut une très très très jolie lecture, empreint de mystère, de rêves, de questionnements et, surtout, de voyages.

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I N F O R M A T I O N S
Le faiseur de rêves – Laini Taylor
Premier tome, 2018
ÉDITEUR : Lumen
NOMBRE DE PAGES : 664
GENRE :  YOUNG-ADULT / fantasy
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★★★★★

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RÉSUMÉ

C’est le rêve qui choisit le rêveur, et non l’inverse…
Il est une ville, au centre du désert, où nul n’a le droit de se rendre sous peine de mort. De ses entrailles sortaient autrefois d’interminables caravanes chargées de trésors mais, depuis deux cents ans, la cité est coupée du reste du monde… Pire encore, un soir d’hiver, le nom de ce lieu de légende s’évanouit en un clin d’œil de la mémoire de tous – Lazlo Lestrange, orphelin de cinq ans à peine, ne fait pas exception à la règle. Frappé au cœur, le petit garçon restera irrémédiablement fasciné par cette énigme. Quinze ans plus tard, il travaille dans la plus grande bibliothèque du monde, à Zosma, en rêvant de fabuleuses découvertes quand, de la Cité oubliée, émerge tout à coup une curieuse expédition venue recruter les meilleurs scientifiques du continent. Pourquoi diable s’obstiner à réunir ces esprits éminents ? Mystère… Et pourquoi Lazlo voit-il donc ses songes se peupler de visions étranges – à commencer par une déesse à la peau bleue pourtant assassinée, des années plus tôt, par les habitants de la ville interdite ? Qui est-elle vraiment ? Comment le jeune homme, qui ignore tout de sa légende, peut-il bien la voir en rêve ?

AVIS

Ah ce livre : je le redoutais, je ne savais pas vraiment si je devais me laisser envoûter par tous les avis que je voyais sur la blogosphère et pourtant, il a suffit que ma meilleure amie le lise pour que je craque : les recommandation des amis sont toujours les meilleures, dirons-nous.

Lazlo est un petit garçon orphelin, vivant auprès de moines, du moins c’est ce qui s’en rapprochent le plus. Il reste un petit garçon assez étrange, peu fasciné par ce que les « grandes personnes » lui indiquent de faire : Lazlo rêve d’une petite ville, cachée au cœur d’un désert et dont personne ne semble connaître l’existence ; mais pour le petite garçon la vision est si nette, les guerriers sont si féroces qu’il aime se perdre des heures à s’imaginer faisant partie de cette communauté, loin de sa vie monotone et triste qu’il connaît. Lazlo n’a pas vraiment d’amis et grandit donc, éloigné plus que jamais de tout. Quand une opportunité se présente, l’obligeant à se rendre à Zosma, Lazlo y découvre une bibliothèque immense dans laquelle il semble avoir enfin trouvé sa place. Il ne retournera jamais là où il a grandit, préférant se perdre dans les manuscrits, les ouvrages que la bibliothèque entreposent sur ses rayons. Pourtant, son obsession pour la ville secrète ne cesse de revenir, ne le laissant jamais tout à fait tranquille : cette Cité oubliée, que lui seul semble voir en rêve et connaître ne fait aucun écho chez ses pairs. Quelle étrangeté sans nom…

La vie de notre protagoniste bascule une seconde fois quand une expédition tout droit venue de cette Cité se présente à la bibliothèque pour recruter les esprits les plus éminents : Lazlo voit enfin tous ces rêves se concrétiser : des guerriers jusqu’aux montures, en passant par cette langue qu’il a si longtemps étudiée, le nez dans ses bouquins. Parvenant à « s’incruster » dans l’expédition, Lazlo n’est pas au bout de ses surprises : l’expédition comprend un personnage haut en couleurs, qui ne semble pas porter Lazlo dans son cœur, Thyon Nero, qui n’hésite pas à s’attribuer le travail de Lazlo pour son propre compte (décidément, en voilà un grossier personnage !) Mais qu’importe pour Lazlo : il va enfin pouvoir mettre des images sur ses rêves d’enfant, il va enfin découvrir le plus grand mystère de sa vie et se rendre au coeur de la Cité oubliée : Désolation. Très vite, des histoires parviennent aux oreilles des membres de l’expédition, et notamment sur Eril-Fane, le leader du groupe, qui est surnommé « Le tueur des Dieux ». Cela donne envie, hein ?

En plus de suivre l’histoire de Lazlo, nous suivons l’histoire de Sarai, qui est une des survivantes du massacre des Dieux, elle-même progéniture d’Isagol la Terrible. Sarai vit dans une citadelle, au-dessus de Désolation avec 3 autres survivants -Minya, Sparrow, Feral et Ruby- et ils vivent cacher aux yeux des hommes, de peur qu’un autre massacre ne se reproduise. Nous apprenons alors plus en détails l’histoire de cette Cité oubliée et justement pourquoi elle a été rayée des mémoires. C’est une partie qui est très riche, très dense et surtout très intéressante à lire, car elle permet d’appréhender en grande partie l’univers de l’auteure qui est à la fois onirique et glaçant, tant lorsqu’on apprend toutes les exactions des Dieux. Le plus étrange va survenir quand la délégation arrive enfin dans la Cité, avec tous les nouveaux arrivants : au travers de ses pouvoirs, Sarai va rencontrer Lazlo et pour le première fois, elle sera vue. La particularité de la jeune femme est qu’elle peut s’immiscer dans les rêves des habitants et ainsi leur « infliger » des cauchemars, du moins c’est ce que Minya n’a cessé de lui répéter. Pourtant, avec Lazlo c’est différent, il semble pouvoir lui-même façonner des rêves également, et le plus étrange est qu’il puisse voir Sarai, communiquer avec elle.

C’est une rencontre inattendue et, pourtant, qui sonne comme une évidence pour ces deux-là.

Laini Taylor nous plonge au cœur d’un univers savamment pensé et surtout d’une richesse merveilleuse : la plume de l’auteure est plus que poétique, je ne saurai vraiment la qualifier mais j’avais la sensation que chaque mot coulait sur le papier et que je pouvais avaler les phrases sans soucis. J’ai lu le premier tome en anglais mais ensuite j’ai été faible et j’ai décidé que j’avais besoin de l’avoir en français : je vous avoue que j’ai un peu peur de lire la traduction car la plume et les tournures de phrases de Laini Taylor avaient vraiment un « petit quelque chose » qui donnait la chair de poule. En plus d’un univers onirique, l’auteure nous plonge surtout dans des atmosphères très uniques : ce premier tome nous happe tant par son mystère que par l’émerveillement. Ce que j’ai énormément apprécié est cette ambivalence entre cette noirceur et une atmosphère plus « légère », si je puis dire. L’auteure dépeint un univers où des Dieux sont mis en scène mais en leur créant une aura assez sombre finalement et en pointant du doigt leurs exactions. La structure même du livre favorise une lecture assez fluide, à mes yeux : plusieurs parties annoncées qui donnent le « ton » de notre lecture. En ouvrant et en lisant les premières pages, Laini Taylor nous fait plonger dans son univers et nous fait perdre toute notion du temps.

Il y a un réel équilibre des émotions dans cette lecture, j’ai vraiment eu la sensation d’être en parfaite « symbiose » avec ce que je lisais. L’auteure sait cultiver le mystère, rien qu’autour de cette petite ville déserte, dont personne ne semble pouvoir se souvenir mais dont tous s’accordent à relater ses richesses, ses beautés, ses merveilles. Une fois qu’on est totalement imprégnée de l’univers, notre lecture se transforme en une expérience assez unique : je n’ai pas vu les pages défiler, je ne me suis pas ennuyée une seule minute et même si je me doutais un peu du plot-twist, ce-dernier est tellement bien cultivé, amené, mis en scène que je suis restée ébahie pendant un moment ! Le roman se construit sur une double intrigue et il y a un vrai équilibre, jusqu’au croisement de ces intrigues : l’auteure véhicule de nombreux messages au travers des personnages et de leurs relations. Lazlo et Sarai s’engagent tous deux dans un véritable voyage initiatique où ni eux, ni le lecteur peuvent en sortir indemnes. J’ai terriblement hâte de pouvoir lire le deuxième tome, mais j’ai aussi une petite pointe d’appréhension, je ne veux pas quitter cet univers…

Il était une fois un homme amoureux de la lune, mais dès qu’il tentait de l’enlacer, elle se brisait en mille morceaux et le laissait trempé, les bras vides. Sathaz avait fini par comprendre que s’il entrait dans la mare et restait immobile, la lune viendrait à lui et le laisserait être proche d’elle. Seulement proche, jamais en contact. Il ne pouvait pas la toucher sans la briser. Ainsi, comme Lazlo l’avait raconté à Sarai, il se réconcilia avec l’impossible et prit ce qu’on lui offrait.

Le Faiseur de rêves – Laini Taylor

Merci pour votre lecture et prenez bien soin de vous.

3 commentaires sur “Le Faiseur de rêves – Laini Taylor

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