Gardiens des Cités Perdues, Héritages – Shannon Messenger

Mon avis sur le huitième tome de Gardiens des Cités Perdues est enfin là ! C’était certainement le livre que j’attendais le plus pour cette fin d’année 2019 et, sans surprise, Shannon m’a transporté au sein de son univers mais je reste quoiqu’un peu déçue de la globalité de ce tome. L’attente n’est pas « rentabilisée » pour moi… Attention, cette chronique va contenir de nombreux spoilers, si vous continuez de lire, c’est en votre âme et conscience.

I N F O R M A T I O N S

GARDIENS DES CITÉS PERDUES – SHANNON MESSENGER

huitième TOME, 2019

ÉDITEUR : LUMEN

NOMBRE DE PAGES : 763

GENRE : JEUNESSE / FANTASY 

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★★★★★

RÉSUMÉ

Sophie n’en peut plus de vivre dans le mensonge et l’illusion : cette fois, il lui faut des réponses. Mais la vérité n’est pas toujours bonne à entendre, surtout quand elle apporte son lot de nouvelles responsabilités… Et que la jeune fille n’est pas la seule concernée. Car le passé trouble de certains de ses amis n’a rien d’un hasard. Beaucoup sont porteurs d’un destin qui les dépasse, qui se joue d’eux et de leurs principes.
Commence alors un jeu de pistes dangereux, où la fidélité de chacun se voit remise en cause. Et si les indices s’accumulent, le doute, lui, s’insinue dans le petit groupe à mesure que la frontière entre le bien et le mal se trouble. Une question occupe désormais tous les esprits : qui est véritablement digne de confiance ?
À force de creuser pour découvrir ce que cachent les mystères qui l’entourent, Sophie Foster se retrouve dans ce huitième tome de Gardiens des Cités perdues face à elle-même et à ses illusions perdues. L’heure de vérité a sonné. Il ne reste plus qu’à savoir si notre héroïne et ses amis sont prêts à l’affronter…

AVIS

Si vous me connaissez bien, vous savez que j’ai un amour particulier pour cette saga : je la lis depuis sa sortie en France et j’ai vraiment grandi avec… Donc comprenais que chaque année, quand un nouveau tome sort je suis plus qu’impatiente à l’idée de savoir à quelle sauce Shannon Messenger va nous cuisiner. Plus particulièrement après ma déception du septième tome : j’avais plusieurs attentes concernant cette suite, et qui devrait être l’avant-dernier tome. Je ressors de ma lecture assez mitigée, encore une fois… J’ai aimé ce huitième tome mais je suis assez déçue du résultat dans le sens où, finalement, nous n’apprenons pas grand chose et l’histoire ne cesse de ramer. Vraiment entre la septième et le huitième tome, je ne vois aucune évolution sur l’intrigue et du côté des personnages. Pire, j’en viens à être agacée du comportement de Sophie et des choix narratifs de Shannon alors que, jusqu’à présent, jamais elle ne m’avait fait défaut.

Pour ce huitième tome, nous retrouvons Sophie (évidemment) qui reste encore sonnée des révélations du septième tome : elle ne peut être assortie. Ne connaissant pas ses parents biologiques, Sophie ne peut pas répondre à tous les critères et ça coince : elle doit découvrir l’identité de ses parents biologiques, ou alors un seul et va essayer de faire ployer le Cygne Noir pour lui révéler cette information… En vain : ils refusent de lui révéler cette information qui pourrait lui simplifier grandement la vie. Ni une, ni deux, Sophie va œuvrer dans l’ombre pour découvrir cette information et même demander de l’aide à ses amis pour débusquer un des parents mystérieux… Car s’il y a bien une chose dont Sophie a peur, c’est bien la réaction de Fitz (qu’elle n’arrive pas totalement à considérer comme son petit-ami). Fitz pour qui l’assortiment est primordial par rapport à son statut de presque noble. Croyez le (ou non) mais pendant plus de 400 pages, Sophie va être plus qu’épuisante, à se plaindre, à geindre, à en faire tout un foin pour au final : RIEN. J’ai trouvé que Shannon Messenger brodait pour remplir des pages et finalement ça n’a pas vraiment apporté quelque chose à l’histoire. C’est comme la « pseudo » relation avec Fitz : croyez moi, je suis heureuse de cette tournure car je suis Team Keefe à 100%, mais je trouve ça profondément inutile d’avoir mis en place cette « relation » à la fin du septième tome, pour ne rien en faire tout au long du huitième ! A part apporter un peu de « drama » et de continuer à alimenter les tensions, le « pseudo » triangle amoureux… Qui s’éternise, sérieusement !

En outre cet aspect, Shannon promettait un élément sympathique, soit remettre en avant des personnages passés sous silence durant les précédents tomes : Biana, Dex, Wylie, Linh, Marella, Maruca ou même Stina. La constitution, par le Conseil, d’une « brigade » s’annonçait intéressante et devait apporter une nouveauté à l’intrigue, à l’histoire. Mais sérieusement ? On doit voir cette fameuse bridage qu’une trentaine de pages, au bas mot ! Il n’y aucune intrigue, rien qui se met en place car au final, Shannon se rabat sur les mêmes personnages : Keefe et Fitz. Donc, oui, certes, l’intrigue avance et prend toujours une tournure plus sombre autour de « l’héritage » de Keefe, mais outre cet aspect, on rame et on se demande où veut en venir l’auteure et, surtout, comment elle va pouvoir TOUT conclure dans le neuvième tome. Car, soyons honnêtes, certains éléments s’imbriquent, comme d’autres qui restent profondément vagues, flous et, pour moi, loin d’être résolus. Le même schéma narratif ne cesse de se répéter et j’ai réellement trouvé Sophie agaçante dans ce tome. De plus, l’auteure fait les choses d’une manière assez… « perfide » car elle glorifie vraiment Keefe et donne une image extrêmement négative pour Fitz : elle semble précipiter ce dont on se doutait depuis le deuxième tome, soit la « face sombre » de ce personnage (renforcé avec son attitude dans le septième). J’ai bien peur qu’elle nous fasse un gros plot-twist avec Fitz qui, selon moi, n’aurait finalement que peu de sens…

Parlons maintenant de Tam : je pense que cela constitue une vraie plaisanterie dans ce tome. A la fin du septième tome, Tam est forcé de suivre Les Invisibles : bon en soit ok, mon cœur a été brisé, comme pour le quatrième et cinquième tomes. Alors que pour Keefe, Sophie prenait des nouvelles tout le temps, s’assurait qu’il allait bien, Tam est vraiment lâché, laissé dans la nature, et doit se débrouiller tout seul. Je trouve ça quand même assez saisissant ce contraste car, finalement, on ne voit ce personnage qu’à la fin (et encore !) Je m’attendais vraiment à un autre traitement dans cette suite et je reste assez déçue… Surtout qu’on n’apprend très peu de choses sur les Invisibles et donc sur l’hydrombre (supposée être un élément capital pour la suite de l’histoire) mais qui finalement n’a qu’une part très réduite au sein de l’intrigue. De plus, Tam revient très changé de son excursion des Invisibles, et encore avec un nouveau personnage, dès plus énigmatique : Shannon Messenger commence sérieusement à me perdre avec tous ces personnages, qui entrent, qui sortent comme au théâtre…

A noter que nous n’avons aucune nouvelle de Prentice dans ce tome (???)

Le titre de ce tome laissait présagé des nouveautés, des informations et surtout une nouvelle approche de l’histoire : je le répète mais on en apprend terriblement PEU et la fin de que nous offre Shannon Messenger m’a tout simplement énervé : c’est choisir la facilité, réellement. Je ne suis pas du tout convaincue par les choix de l’auteure, et notamment en ce qui concerne le personnage de Keefe. Généralement, chaque tome parvenait à me laisser dans un état assez « second », notamment avec une fin qui annonçait un gros cliffhanger et qui me tourmentait pendant plusieurs jours, voire semaine. Or, ici, je suis juste blasée de la tournure de l’histoire, des dialogues à rallonge et d’une intrigue qui se ne développe réellement que sur les 300 dernières pages restantes, alors que les 400 précédentes, l’auteure ne faisait que du blabla autour de Sophie, de Fitz, de l’assortiment, d’une brigade INEXISTANTE et, encore et toujours, des tensions entre le Cygne noir et le Conseil. Alors oui, Sophie est une jeune fille qui devient une jeune femme, avec de lourdes responsabilités, des problèmes en tête mais là, consacrer 300 pages à UN seul problème (qui en est un faux, selon moi), c’est simplement broder pour atteindre un nombre de page et faire tourner en rond le lecteur… Autre élément qui me fait « doucement » rire c’est de réduire les gardes de Sophie pour, au final, se se trouver qu’avec Sandor… Ah, joie !

Pour résumer ma pensée, je pense que, comme pour le septième tome, celui-ci se découpe en deux parties distinctes : une première partie avec beaucoup de longueurs, des dialogues inutiles et lassants, et une deuxième partie avec l’action tant attendue mais qui est assez rapide, finalement… L’affrontement tant attendue dans la Capitale naine ne m’a pas réellement convaincu alors que c’était censé être un autre des éléments centraux de cette suite. Enfin, je reste assez perplexe face à tout ce qu’il reste à appréhender dans le neuvième tome, en sachant qu’il devait être le dernier de la saga… Pour moi, j’ai vraiment peur que tout soit précipité et que rien ne soit approfondi, et cela me frustre d’autant plus.

Merci pour votre lecture et prenez bien soin de vous.

♡