

A la presque fin de l’année 2019, Julie de Lestrange m’a contacté pour me proposer de découvrir le premier tome de sa saga La Nouvelle Arche. J’avais déjà vu ce roman d’anticipation circuler sur Instagram, ainsi qu’en librairie mais je n’étais pas vraiment tentée par le résumé… Cependant, ce roman traite des questions portant sur la science, mais aussi les progrès possibles grâce cette discipline et, je l’avoue, j’en ai toujours été fascinée. J’ai accepté la proposition de l’auteure et je me suis lancée : cela a constitué ma première lecture pour l’année 2020 : c’est un presque coup de cœur les amis !
I N F O R M A T I O N S
la nouvelle arche – julie de lestrange
episode 1, 2018
ÉDITEUR : michel lafond
NOMBRE DE PAGES : 333
GENRE : dystopie / roman anticipation
★★★★★
RÉSUMÉ
Spécimen : enfant maintenu en gestation artificielle pendant quinze années. Donne naissance à un membre actif et productif de la Communauté.
Mathilde est l’une des premières. Aujourd’hui âgée de 20 ans, elle s’occupe des futures générations qui grandissent au Centre. Comme elle, ces spécimens n’auront pas d’enfance. Comme elle, ils naîtront, prêts à se battre, pour affronter l’ennemi invisible qui terrorise leur Communauté. Aussi, lorsqu’un mal étrange frappe certaines unités, Mathilde cherche à tout prix le moyen de les sauver. Et ce qu’elle découvre pourrait bien remettre en cause sa propre humanité.
Mais peut-on être seule à changer le monde ? Désormais, elle n’a plus qu’un choix : se taire. Ou combattre. On ne naît pas humain, on le devient.
AVIS
Une intrigue assez intéressante et qui avait réussi à titiller ma curiosité : Julie de Lestrange a su me surprendre et surtout remettre en question certaines de mes « idées reçues » sur notre société. Dans ce premier tome, l’auteure nous plonge au cœur d’une société dont les contours restent très flous, pour moi. Nous avons quelques indices par-ci, par-là : il y a eu une guerre, poussant des personnes à se retrancher dans un lieu « autre », un virus touche également les femmes, les empêchant de mener une grossesse à terme… Pour palier ce virus, un programme à été mis en place, se basant sur les nouvelles technologies et les progrès de la science : l’utérus artificiel. Le Centre, lieu où le programme permet la gestation des « spécimens » (fœtus donc), regroupe différentes générations de spécimens, la durée de gestation ayant dépassé l’ordre naturel des 9 mois… allant les faire grandir jusqu’à leur 15 ans, et plus. C’est totalement inédit mais qui irait remettre en cause les progrès permis par la science ? Surtout si c’est pour sauver les jeunes « enfants » face à la guerre, aux maladies, aux situations qui les rendent plus vulnérables lorsqu’ils sont « petits » et non presque adultes.
Nous suivons plus particulièrement Mathilde et son groupe d’amis, tous les quatre étant des spécimen et élevés au sein du Centre. La vie de famille est quelque peu différente dans l’histoire proposée par l’auteure, cette société paraît faire écho à la nôtre, sans pour autant la recopier entièrement. Il y a un petit quelque chose qui dérange et déroute, en même temps qui fascine. Le personnage de Mathilde représente tout ce qui définit une personne totalement endoctrinée, ne jurant que par les actions du Centre : ce lieu est au cœur de ses actions, ses pensées, ses représentations futures. Dans ce sens, elle représente un personnage très intéressant à analyser puisqu’en voyant son parcours, on peut clairement voir une prise de conscience et un vrai changement opérer : elle apprend à penser par soi-même et, surtout, à remettre en question toutes les choses qui lui étaient présentées comme des évidences. Mathilde a toujours rêvé de poursuivre sa vie au Centre, et d’y travailler, dès lors quand une occasion s’y présente, la jeune femme ne voit plus que ça. A la suite d’un problème survenu sur une unité de spécimen, Mathilde ainsi que les autres étudiants sont « dépêchés » pour analyser le soucis et trouver une solution, afin de sauver l’unité. Grâce à ses amis, mais surtout au vieil homme chargé de la surveillance du Centre, la jeune femme va découvrir et prendre conscience de nombreuses choses, et va peu à peu remettre en cause l’éthiquecprofessionnelle du doyen…
Julie de Lestrange s’aventure dans une thématique qui me fascine réellement : jusqu’où peut-on aller au nom de la science ? Au travers de ce premier volet de sa saga, l’auteure explore vraiment les facettes du progrès, de l’éthique et pose des questions assez fondamentales quant à la nature des choses. Juste avant de me lancer dans ce roman, j’avais pu lire un article sur l’existence d’utérus artificiels, capables très certainement de contenir la « vie » et de réaliser tout ce qu’un utérus pouvait faire donc. Dans cet univers, l’auteure nous plonge vraiment au cœur de cette science, repoussant toujours plus les limites de la Nature et créant ainsi des « spécimens » qui naissent déjà presque adultes… Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je vous avoue que pour ma part, ça me fait assez froid dans le dos ! Cette ambiance assez « sombre » est poussée jusqu’à son paroxysme, tout au long de notre lecture, face aux découvertes et à la prise de conscience de la société dans laquelle Mathilde, et ses amis, évoluent : bien loin d’être un idéal ou encore l’Eldorado.
Cette société reste d’ailleurs très floue : j’ai vraiment eu beaucoup de soucis pour parvenir à la visualiser et à en comprendre tous les tenants et aboutissants. Les relations avec les parents semblent extrêmement saccadées et les nouvelles générations n’ont pas le même attachement, ou regard sur le concept de « donner la vie » comme c’est le cas pour Mathilde. La jeune femme ne s’en trouve pas particulièrement émue et se trouve en total décalage avec les marques d’affection dont ses parents font preuve à son égard. Au fil de la lecture nous comprenons que cette société s’oppose à des ennemis se trouvant à « l’horizon » (je n’ai pas vraiment compris où exactement à vrai dire…) et que de nombreux soldats sont envoyés à la frontière, comme c’est le cas de l’ami d’enfance de Mathilde. Cependant, l’auteure ne nous en dit pas plus sur les causes de cette guerre, les affrontements ou même les positions politiques vis à vis des ennemis. Bien au contraire, il y a un vrai climat de peur qui semble être maintenu sur cette société, pour parfaire l’embrigadement et éviter tout soulèvement possible. Chaque individu possédant un bracelet indiquant jusqu’à sa position géographique…
Outre l’absence de détails clairs sur le contexte et les cadres de la lecture, j’ai eu beaucoup de mal à m’attacher aux personnages que j’ai trouvé très… robotiques : leurs dialogues, leurs gestes, leurs actions. D’un côté je trouve ça intéressant puisque l’auteure parvient à bien montrer l’embrigadement et l’emprise existante sur les personnages (cette emprise étant plus ou moins forte selon la personne), mais d’un autre côté ça m’a donné du fil à retordre et j’ai trouvé ma lecture assez laborieuse, à certains endroits. Progressivement, on voit un vrai changement se faire pour le personnage de Mathilde, mais là encore je l’ai trouvé assez rapide et peu exploité finalement. Quant aux autres personnages, je ne sais pas vraiment quoi en penser : ils sont présents sans pour autant l’être, ce qui m’a parfois donné la sensation qu’ils étaient (un peu) comme des plantes vertes dans un salon.
Il est certain que je lirai le deuxième volet de la saga, avec grand plaisir ! La fin sur laquelle l’auteure nous laisse ne peut qu’attiser notre curiosité et, surtout, nous retourner légèrement le cerveau.
Merci pour votre lecture et prenez bien soin de vous.
♡

J’ai envie de découvrir davantage encore de livre SF/fansastique/fantasy… cette année et cette nouvelle série semble avoir un potentiel qui pourrait m’intéresser. Merci de l’avoir fait découvrir, je le rajoute à ma wishlist !
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Oh je te la recommande vivement en tout cas 🤭
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