Lady Helen, Le Club des mauvais jours – Alison Goodman

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C’est assez drôle de me dire que pendant 4 ans, je suis passée nombre de fois devant ce livre en librairie et à chaque fois je me disais que je n’allais pas aimer… Mon copain me l’a offert récemment : plus d’excuse, il fallait que je découvre cet univers, et surtout cette auteure. Je ne suis pas du tout déçue : c’est un presque coup de coeur.

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I N F O R M A T I O N S
Lady Helen – Alison Goodman
Le club des mauvais jours, premier tome – 2016
ÉDITEUR : Gallimard Jeunesse
NOMBRE DE PAGES : 576
GENRE : Fantastique / Fiction historique
THÈMES : Angleterre 19e siècle  / surnaturel / aventure
 
★★★★,5
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RÉSUMÉ

Londres, avril 1812. Lady Helen Wrexhall s’apprête à faire son entrée dans le monde. Bientôt, elle sera prise dans le tourbillon des bals avec l’espoir de faire un beau mariage. Mais d’étranges faits surviennent qui la plongent soudain dans les ombres de la Régence : une bonne de la maison disparaît, des meurtres sanglants sont commis et Helen fait la connaissance de lord Carlston, un homme à la réputation sulfureuse. Il appartient au Club des mauvais jours, une police secrète chargée de combattre des démons qui ont infiltré toutes les couches de la société. Lady Helen est dotée d’étranges pouvoirs mais acceptera-t-elle de renoncer à une vie faite de privilèges et d’insouciance pour basculer dans un monde terrifiant ?

AVIS

Ce premier tome est terriblement bien écrit, bien documenté et j’ai pu retrouver tous les ingrédients des choses que j’aime. L’auteure nous plonge dans une Angleterre du XIXe siècle, troublée par la régence suite à la folie du roi Georges III. Dans ce contexte, nous suivons Helen, une jeune femme qui, en 1812, s’apprête à faire son entrée à la cour et à être présentée au monde. Sa présentation devant la reine constitue un moment important, unique, d’où découlera sa réputation et plus généralement celle de sa famille… Car, en parlant de sa famille, Helen connaît quelques passifs dû au personnage de sa mère, jugée comme ayant trahi la Couronne et la Nation de l’Angleterre : il est difficile alors de passer outre les murmures et de faire son propre chemin, surtout aux côtés d’un oncle qui regarde ses faits et gestes à la lettre. Mais l’introduction de Helen se passe bien, plus que bien même : un étrange confidence de la reine sur sa mère remet ses connaissances et souvenirs en question… Et un lointain parent montre un intérêt croisant envers elle : Lord Carlston. Dès lors, Helen voit son quotidien complètement chamboulé avec l’apparition de Sa Seigneurie dont la réputation est au plus bas suite à un incident survenu quelques années plus tôt. Mais peu importe : Helen est comme fascinée par ce parent éloigné lui va lui en apprendre plus que quiconque sur ses origines et sur qui elle est réellement : une Vigilante, dont la place se trouve parmi Le Club des mauvais jours. Une société secrète créée par le Ministère de l’Intérieur pour lutter contre des créatures du demi-monde, des Abuseurs, une sorte de démon se nourrissant de la force vitale des personnes pour vivre. Les Vigilants ont pour but de protéger les populations tout en gardant leurs affaires secrètes. Helen se retrouve plongée dans un nouveau monde inconnu, où l’Angleterre qu’elle pensait connaître se déconstruit au fur et à mesure. Heureusement, la jeune femme pourra compter sur sa dame de compagnie, Darby, et trouver en elle un soutien indéfectible…

Ce premier tome est introductif mais loin d’être dénué d’actions. Au contraire, j’ai trouvé que même les plus petites actions, aussi « insignifiantes » soient-elles, apportaient quelque chose au récit et permettaient de le structurer. L’univers est très dense : nous sommes directement plongés dans les codes d’une Angleterre du XIXe siècle, aux côtés de personnages d’un rang assez élevé, dans la société, auxquels il convient de respecter des coutumes : comment appeler une personne, quelle dénomination utiliser, quelle hiérarchie… Lady Helen se retrouve sous la tutelle de son oncle, son frère est beaucoup plus « libre » qu’elle. Cela ne peut pas étonner, à cette époque, la place de la femme restait très restreinte dans une société patriarcale : « sois belle et tais toi », « danse et souris », « sois une bonne maîtresse de maison » : voilà ce à quoi semble tendre Helen, dans sa position et condition. Nous retrouvons les influences de Jane Austen, c’est certain : Helen doit vivre et composer avec les barrières que lui impose la société et surtout les hommes, se pensant au-dessus de tous et ayant la monopole des faveurs. Ce premier tome montre la condition féminine des années 1800-1810 et insuffle un caractère émancipateur pour les femmes du roman : tant pour Helen que pour Darby, sa dame de compagnie. Un triangle amoureux se profile durant notre lecture mais je le trouve assez bien amené et il ne monopolise pas toute l’attention, au contraire ! L’auteure ne donne pas une note finale dans ce premier tome, ce qui rajoute à mon impatience de retrouver nos personnages dans le second volet de voir comment ils s’en débrouillent.

En plus de ce caractère « émancipateur » et dénonciateur de la condition féminine, Alison Goodman nous plonge dans une vision assez sombre de l’Angleterre, en proie à des créatures dangereuses et capables de créer des excès de violence chez les personnes humaines… Et qu’il n’existe que de rares personnes susceptibles de se battre contre elles : les Vigilants. Ces Vigilants parviennent à voir l’aura qui entoure chacun et chacune, et la couleur change si la personne se trouve être un Abuseur : car oui, un Abuseur s’infiltre dans le corps humain, dévore l’âme et prend ainsi toute la place. L’auteure nous plonge dans un monde assez noir, avec plusieurs types d’Abuseurs, ce que j’ai trouvé particulièrement brillant : c’est si bien écrit, imaginé et transmis dans le récit qu’on ne peut que « boire » les paroles de l’auteure ! Les descriptions n’apportent aucune longueur au récit, bien au contraire elles viennent enrichir l’univers si particulier dans lequel nous sommes plongés. L’auteure nous offre un récit complexe, avec des personnages travaillés en profondeur et un univers richement documenté : honnêtement le vocabulaire utilisé nous met directement dans cette ambiance si particulière, d’une époque précise. J’ai adoré ma lecture, qui ne passe pas loin du coup de coeur. J’ai juste parfois eu un peu de difficultés à me repérer dans le récit, mais c’est un tout petit détail.

En quelques mots, vous pouvez vous lancer dans la découverte de cette saga si l’histoire vous passionne ! J’ai hâte de pouvoir lire le deuxième tome… J’ai craqué, et je l’ai pris en version numérique même si j’espère pouvoir le lire en format papier.

Merci pour votre lecture et prenez bien soin de vous.

7 commentaires sur “Lady Helen, Le Club des mauvais jours – Alison Goodman

  1. Je rejoins vraiment ton avis sur ce tome, même s’il n’est pas un coup de cœur pour moi! J’ai adoré la vérité historique et en apprendre plus sur cette époque qui m’était (et reste, quand même) méconnue. J’adore la dénonciation de la place de la femme à l’époque, à la fois subtile et forte, et pour tout te dire, cela se fortifie dans les prochains tomes, que tu adoreras, j’en suis sûre (surtout grâce à monseigneur Carlston).

    Aimé par 1 personne

  2. Totalement d’accord avec toi ! C’est intéressant de voir que son statut de Vigilante donne à Helen la possibilité de s’émanciper et d’échapper en partie au patriarcat

    Aimé par 1 personne

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