5 mondes, Le guerrier de sable – Alexis Siegel, Mark Siegel

On ne m’arrête plus ! Je continue de parfaire ma culture « BD » et je reviens vous parler de mon dernier coup de cœur en date : le premier tome de la saga 5 mondes, mettant en avant un univers aux portes d’une grande guerre.

I N F O R M A T I O N S

5 mondes, le guerrier de sable – Alexis Siegel, Mark Siegel

premier tome – 2017

ÉDITEUR : GALLIMARD JEUNESSE

NOMBRE DE PAGES : 256

GENRE : aventure / fantasy / jeunesse

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★★★★★

RÉSUMÉ

Oona Lee est l’apprentie danseuse de sable la plus maladroite de sa classe. Une vraie calamité en matière de magie. Alors que la guerre est sur le point d’éclater, elle apprend que les 5 Mondes qui forment son univers courent un grave danger. Le seul moyen de les sauver est de rallumer cinq phares antiques. Une mission a priori impossible… pour qui ne s’appelle pas Oona Lee ! Aidée d’un gamin des rues et d’un athlète superstar, la jeune magicienne va au devant de son destin. Ensemble, parviendront-ils à éviter le pire ?

AVIS

Belle surprise avec cette BD. On découvre Oona Lee, une jeune fille apprentie danseuse mais terriblement maladroite lorsqu’il s’agit de maîtriser son sable. Alors que la cérémonie du phare va avoir lieu, le monde de la jeune fille s’en trouve complètement bouleversé tant les Cinq Mondes ont du mal à atteindre un accord. Mon Domani, Lune Yatta, Salassandra, Grimbo(e), Toki… Tous ont en commun de posséder un phare, légué par la grande reine disparue. Le conseiller Plumb, de Mon Domani, essaie tant bien que mal de convaincre les autres représentants d’allumer leur phare, auquel cas leurs univers court à sa perte. Mais personne ne souhaite entendre les élucubrations du conseiller. Oona Lee est cataloguée comme « maladroite » mais en plus, une terrible histoire de famille la poursuit… Sa sœur, Vessa, a quitté Mon Domani alors qu’elle avait été entraîné pour être celle qui allumerait le phare de la capitale lors du jour du phare. Lorsque nous rencontrons Oona, sa sœur lui a fait parvenir une lettre dans laquelle elle lui offre un ticket pour la rejoindre mais, très vite, les choses dérapent pour la jeune apprentie maladroite car la guerre éclate.

Cette série jeunesse m’a transporté, réellement tant l’histoire que le graphisme sont.. parfaits ? Oui ! Ce premier tome est truffé de références à de grands classiques notamment avec Miyazaki ce que j’ai tout simplement adoré. Pour ce récit, on s’attache à Oona Lee tant les auteurs nous montrent une figure totalement imparfaite (maladroite, un peu gauche, exclue…) et sa route se met en travers de celle d’un garçon vivant dans un bidonville mais ultra-débrouillard et amusant -An-Tzu-, ainsi qu’une star locale Jax Amboy ! Ce trio plutôt improbable nous entraîne dans une course contre la montre pour sauver les Cinq mondes et il est clair que le lecteur va de surprise en surprise dans ce premier tome. Ce qui est très bien abordé, est avant tout la complexité sociale qui règne entre les différents mondes, naît d’un même sacrifice -celui de la grande reine- mais qui, aujourd’hui, ne parviennent plus à se mettre d’accord tant tout se meurt… La série est classée dans les rayons jeunesse en librairie et bibliothèques mais les sujets traités et mis en avant ont de réels enjeux : les thématiques de l’intelligence artificielle au travers des robots, de l’écologie avec les hommes-plantes, en pénurie d’eau pour vivre, les relations diplomatiques… En tant que jeune femme/adulte, j’ai aimé cette ambivalence, et de voir que je pouvais porter deux regards sur ma lecture : un regard d’enfant, et un regard d’adulte.

Ce premier tome nous amène à la découverte de nouveaux peuples, mondes, villes, légendes qui ne peuvent que tout encourager à rêver et à réveiller notre âme d’enfant, surtout. Dans ce premier tome on rencontre des humains à la peau bleue, des hommes-plantes, des robots, des androïdes mais on apprend surtout comment sont nés les Cinq Mondes, quelles histoires les lient entre eux et quelles discordent existent entre les dirigeants et peuples. Le guerrier de sable nous emmène dans une véritable épopée mais truffés de messages, d’engagements qui nous poussent à la réflexion notamment sur l’écologie, l’avenir de la planète, la discrimination… Les auteurs s’attachent à mettre en vis à vis, deux modes de vies complètement à l’opposé l’un de l’autre : la richesse de Mon Domani, face au bidonville où a grandi An-Tzu… Comme j’ai pu le dire, l’intrigue principale se base sur cette histoire de Phares : chaque monde en possède un, cependant ils sont éteints. Cela entraîne un dérèglement des différents mondes avec une pénurie d’eau qui affecte directement et violemment les hommes-plantes. Certes, la pénurie d’eau nous semble loin pour nous, cependant les questions d’accessibilités à l’eau potable ne nous sont pas étrangères, et j’ai vu en ce premier tome, une certaine analogie avec notre planète. Cependant, si cette question environnementale ne t’enthousiasme pas plus que ça, ne t’inquiètes pas ! La BD se lit très bien, sans pour autant t’amener à réfléchir à chaque réplique.

Un point que j’ai particulièrement adoré est qu’Oona est rondelette, mignonne et est loin, pour autant, de ressembler à une vraie mannequin. Honnêtement, je retrouve un peu ces personnages de mon enfance (Lilo, Dora…) qui étaient loin d’être minces et loin des diktats de la mode. Je suis heureuse de voir que des personnages féminins sont encore représentés simplement, sans pour autant donner une vision stricte de la beauté de la femme, surtout que cette BD est destinée à un public jeunesse. Le physique de Oona apporte une certaine réalité et crédibilité à l’œuvre car elle s’ancre dans une représentation vraie d’une jeune fille – adolescente. On est à l’extrême contraire des mangas qui représentent la femme de façon… surréaliste. Dans la même ligne de mire, je tiens à souligner le travail artistique et la charte graphique de ce premier tome tant les couleurs utilisées sont magnifiques et enivrantes. Rien n’a été laissé au hasard. Les mouvements des personnages, comme les gestes des danseurs et danseuses de sable, apportent une vraie magie à notre lecture. Les répliques sont parfaites, avec une touche d’humour là où il le faut, quand il le faut. J’ai été littéralement transportée dans l’univers des Cinq Mondes, il n’y a rien à redire.

Le retournement de situation est tel qu’il m’a pris par surprise ! Jamais je n’aurais pu m’attendre à ça et c’était un sentiment jouissif, en quelque sorte. Le plot-twist était bien trouvé et surtout bien amené, tant je n’ai rien vu venir. Le Bien et le Mal sont des notions qui se côtoient au cours de notre lecture.

Même si l’utilisation du gras, pour certains mots, dans les dialogues m’a agacé, j’ai passé un excellent moment. J’ai aimé découvrir ce premier tome et j’ai hâte de pouvoir me plonger dans le deuxième ! La fin du premier tome nous fait comprendre que de nouveaux enjeux subsistent, de nouveaux problèmes rôdent également et mon petit doigt me dit que je vais adorer retrouver Oona, An-Tzu et Jax Amboy dans Le Prince de cobalt.

Merci pour votre lecture et prenez bien soin de vous.

♡